Helium Liquide
Sur les panneaux là-bas je guette,
à l'horizon je décrypte les inscriptions subversives supérieures,
pâles au napalm, ultérieur au panorama,
une erreur apocalyptique, une terreur caniculaire,
patibulaire des restes de braises et de cendres en suspend à perte de vue,
je me sers de mes sens et scrute l'arrêt d'autobus
des réminiscences d'hélium trouble ma vision,
c'est imminent dans l'atmosphère la mort danse avec la lune.
Des airs de déjà-vu m'obsèdent et je réalise qu'en fait,
il n'y a personne dans le périmètre et dans le district
ça semble vide et périlleux,un temps de repos
c'est sérieusement mérité mais les éléments se déchaînent.
Je consulte une carte où une spirale rectangulaire
représente le plan de cette ville désertique Sri-lankaise,
si j'encaisse dans le sternum,le plexus émet un signal électrique
stimulant les muscles artificiels de mon scaphandre et je résiste !
Alors ma gueule voilà le zonard critique,
cynique qui te crispe en buvant de la bonne bière !
C'est le salaud palpable à la barbe poussiéreuse,
pas de blah, blah, voilà que j'observe cette ville
sous un autre angle qui filtre la lumière des néons spectral
tel un prisme prestige ou insolence qui se plie
et se bride aux bribes de ma semence !
Je sens l'aiguille qui rencontre ma veine et jubile
ma joie rencontre ma peine
et subtilement s'insinue dans mes sinus
une substance qui modifie ma respiration
l'hélium liquide nourrit chaque branche de mes poumons
et me permet d'ouvrir la bouche dans cette mégapole de goudron
qui me sert de chambre a gaz géante surplombée par un désert
où les germes épaississent l'atmosphère.
Le sérum fait son effet et mon torse se serre
mon coeur se tord et se presse
laissant échapper de mon oeil une goutte qui instantanément se sèche
je dois par tous les moyens m'échapper de cette ville amnésique
Mais soudain je me souviens du chemin à emprunter
l'itinéraire se trace de lui-même sur le sol désertique
mon enveloppe se propulse, je survole les immeubles et les charpentes sales
puis les dunes d'amiante pale
ma mémoire voyage parmi les serpents de sable
ma douleur navigue a l'intérieur des vagues de couleur
mes émotions sont fluorescentes et presque aquatiques
le brouillard toxique se dissipe,
une éclaircie et l'air devient respirable
le rythme de mes pulsations m'indique que j'ai enfin atteint la civilisation.
Et cette onde chaude dans mon estomac
provoque un effet érotique dans lequel se noient
toutes les nymphes dont le regard croise mon aura...
j'éjacule, évacue un arc en ciel de jouissance perpétuelle
qui jaillit et perce le ciel vert azur...
une explosion d'amour, des rayons de lumière en forme d'étoile...
suis-je l'homme le plus heureux de la terre?
ou juste un corps ravagé par l'acide enfoui sous la poussière.